12 Kasım 2010 Cuma

Sima Didar (Simay), Saray Nəccari , Abulfəzl Becani, Abdulla Abbasi Cavan

  


Fémb
POÈMES

Sima Didar (Simay)

La féminité que j’ai perdue
(İtirdiyim Qadınlıq)


Je cherche entre les assiettes brisées
Entre les tasses sales
Cette honte sombre que j’ai perdue
Où l’ai-je perdue ?
Depuis quelques secondes
Depuis quelques années
Peut-être au long des temps

Je m’interroge : peut-être ne la retrouverai-je jamais
Ma féminité que j’ai perdue …



Secret
(Giz )
J’ai connu dans tes yeux
Une fenêtre de la mer
Si tu ne fermais pas les yeux
Je me noierais.



Le Vide
(Boşluq)

Mon bonheur qui résidait dans le Vide
M’a invitée à boire
Un verre d’obscurité
Et je me sens heureuse.




Ne vous prosternez pas devant les bétyles
(Bütlərə Tapmayın)

Ils ont dit: « Ne vous prosternez pas devant les bétyles! »
Nous avons notre propre Dieu !
Ils ont cassé tous les bétyles
Cependant, ils ont enchaîné Dieu.
Et maintenant, moi,
Je cherche
Pour le bébé affamé de mes yeux
Une mère bien-aimée

Qui dois-je implorer ?
Mon Dieu à moi
Il est prisonnier
Entre quatre murs




Saray Nəccari


Séparation
(Ayrılıq)
Cette séparation
Elle ressemble à ce nuage de l’automne
Qui passe à cet instant
Sur ma tête

Il pleuvait
Le nouage mourut
Ta nostalgie n’en finit pas



La marche des loups
(Qurt Yürüşü)

Tu t’en vas et derrière toi
Je jette le brouillard*
Laisse ton chemin se changer en brouillard
Complètement
On dit que le brouillard porte bonheur :
« La marche des loups » **


*Allusion à la tradition chamanique : on jette de l’eau derrière celui qui s’en va
pour qu’il revienne sain et sauf. Cette tradition pré-islamique subsiste encore de
nos jours en Azerbaïdjan
**Pour les Turcs, les loups sont des animaux sacrés : en voir apparaître un porte bonheur.


Attente
(Bəkləmək)

Nous, tous les trois nous attendons ton arrivée
La lumière de la Lune
Le téléphone
Et moi aussi.

La lumière de la Lune
Dans la fenêtre qui t’attend
Le téléphone t’attend, muet
Moi aussi, en regardant les routes
Ne tarde pas, mon jasmin

La mer
(Dəniz)

Chaque fois que tu venais ici
Elle penchait la tête et la détournait en jouant

Tu t’en étais allé
La mer était devenue prostrée.



La Poèsie
(Qoşuq)

Un poète a éteint sa cigarette
Son poème était fini.


Exil
(Sürgün)

En ces lieux, il ne pleut pas.
Les brouillards du ciel sont en exil.


Nostalgie
(Özləm)

Avec toi, a commencé ce poème…
Il a fini, ce poème, sans toi…
Sa poétesse fleure la nostalgie  



A la santé de ceux qui aiment
(Sevənlərin Sağlığına)

On a dit qu’aujourd’hui, un épais brouillard s’est exilé
Le chemin étreint le brouillard
Dans les montagnes, on a vu la neige
A la santé de ceux qui aiment.

On a dit qu’aujourd’hui, les rayons du soleil ne sont pas apparus
Comme apparaissent les gouttes de pluie.
A l’aube, la pluie s’est arrêtée.
Le lieu de ton rendez-vous est envahi par l’épais brouillard
A la santé de ceux qui aiment.

Ses yeux noirs plus noirs encore
Sur le chemin
Et plus noirs encore
Ses longs cheveux de soie sont devenus tout blancs, tout blancs…
A la santé de ceux qui aiment.



Abulfəzl Becani

Onzième poème
(On Birinci Qoşuq)

O Dieu, regarde-nous, regarde nous
Nos visages bleus brûlent sur la Terre
Nous nous sommes éloignés de nous-mêmes
Le Ciel brûle
La Terre brûle
En nous contemplant

Ils arrivent, ils sont là, les nouveaux cols-blancs qui se moquent de nous
Nous regardant comme leurs esclaves
Leur domination est consommée! les renards et les chacals…
Je souffre pour les Bozkurt *!


*Le « Bozkurt », en turc « le loup gris » est pour le peuple turc
le symbole du libérateur qui le sauve



Quinzième poème
(On beşinci Qoşuq)

Les pupilles de mes yeux
Qu’elles soient ta bague de fiançailles !
Perce-les de tes doigts !



Vingt-deuxième poème
(İyirmi İkinci Qoşuq)

Si tu n’aimes pas,
Au moins
Ne reviens pas dans mon rêve.



Choisi du recueil de poèmes « Deux pommes sur l’eau»




Abdulla Abbasi Cavan

Quarantième poème: Deux
(İki)

Dans la chambre chaque chose était deux:
La porte : deux
La fenêtre: deux
Le ventilateur : deux
La lumière : deux
Mais une lumière s’était éteinte

Moi j’étais seul
Ce n’était pas un hasard
Parce que cette chambre a été construite
Par l’unité d’une chambre née de deux chambres



Trente-troisième poème: Accord
(Olsun)

D’accord,
Que ce soit ma fleur
L’amour
La Lune qui brille dans ses yeux
Qu’elle soit ma dette
Une fois, d’un amour.



SATAN
(Şytan)

Tu t’en étais allée
Ton image était restée
Elle se promenait sur le mur de la maison
Comme Satan

Tous les murs
La porte attendait son arrivée
Il devenait le seuil
Il s’est précipité en disant que tu vas venir




Dixième poème: Cellule
(Hücrə)


Longueur : 1,83 m
La cellule : 1, 80 m
Pour dormir, tu dois te pelotonner.



Liberté
(Azqdlıq)

Cachez le soleil
Là où vous le voyez
Ne laissez même pas briller une seule goutte
Si le Soleil est grand
Les yeux sont petits.
Fermez le chemin qui va du cœur aux yeux
Oh ! Ne laissez jamais le cœur inondé de lumière.

Fermez les sources
Que les lèvres n’embrassent aucune eau fraîche

Coupez les langues des enfants qui commencent à parler
Puisqu’ils ne prononcent pas le mot de Liberté !

Faites goûter le génocide !
Faites disparaître les hommes de la race de la liberté
Vous y parviendrez !



Prison
(Zindan)

Quelqu’un n’est resté qu’un jour dans une prison
Il a écrit son nom quatre vingt dix neuf fois

Quelqu’un est resté quatre vingt-dix neuf jours dans la prison
Il n’a pas écrit son nom
Mais tout simplement
Il a tracé quelques lettres sur le mur…
« Prison, oppression »
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Traduit du turc azerbaïdjanais
Par Jeanne Gamonet  Süleymanoğlu Vali Gözətən

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