27 Mayıs 2011 Cuma

A Monsieur le Président du Pen-Club international, section française


Jeanne Gamonet
3 ter, rue des Rosiers 7004 Paris                                                        Paris, le 25 Mai 2011

A Monsieur le Président du Pen-Club international, section française
A.Amnesty International


AKBAR AZAD, LE MAITRE DE LA LITTERATURE AZERBAÏDJANAISE DU SUD
DE NOUVEAU ARRETE !



Akbar Azad qui était depuis plus de neuf mois en prison à Tabriz, et avait été libéré il y a environ trois mois au prix d’une lourde caution (22.000 dollars US), coupable d’avoir simplement écrit dans sa langue maternelle, a été de nouveau arrêté le Vendredi 13 Mai 2011 dans la banlieue de Téhéran au cours d’une réunion d’étudiants qui commémoraient pacifiquement la « Journée des Etudiants ». Avec lui, sept personnes parfaitement innocentes ont été arrêtées, et jusqu’à aujourd’hui ni leurs familles, ni leurs amis n’ont pu obtenir de nouvelles

Ainsi que vous le savez, Akbar Azad, considéré comme un maître de la langue et de la littérature azerbaïdjanaise du Sud n’est coupable que de s’exprimer dans une langue interdite officiellement en Iran comme toutes les langues non persanes.

Et ce n’est pas la première fois qu’il se voit jeté en prison alors que ses oeuvres n’ont jamais constitué une insulte quelconque à l’égard du régime ou de la culture perse.

Depuis de nombreuses années, il a passé plus de temps en prison qu’au sein de sa famille.

La raison principale des arrestations d’écrivains, poètes, journalistes et activistes azerbaïdjanais du Sud, surtout lorsqu’elles surviennent lors des des mois d’avril et de mai est une manœuvre du pouvoir pour empêcher les Azerbaïdjanais du Sud de célébrer les jours des

Cela confirme hélas nos précédents courriers concernant les écrivains d’ d’Azerbaïdjan du Sud
Comme nous vous en avions informé, les 21 22 et 23 Mai 2006 sont des dates dramatiques : ces trois jours sont pour les Turcs d’Iran des journées de souvenir des martyrs tombés lors de manifestations pacifistes qui avaient eu lieu dans plusieurs villes d’Azerbaïdjan du Sud, s’élevant contre la politique raciste et chauviniste du gouvernement  depuis qu’un quotidien officiel d’Etat appelé « Iran », avait stigmatisé les Turcs de façon honteuse en les appelant des « cafards ». Dans ce journal un supplément destiné aux enfants présentait les Turcs comme des insectes sales et nuisibles.
Les manifestants ne désiraient que défendre leur honneur et d’obtenir enfin que leur langue soit reconnue comme une langue officielle dans laquelle ils pourraient écrire, étudier, et publier 

Ainsi que vous nous en avions informé, Madame Sima Didar, journaliste et poétesse d’Azerbaïdjan du Sud a aussi été incarcérée depuis le 8 Mars,
Et tout récemment nous apprenons l’arrestation et l’incarcération de :
Syanak Koushi, jeune journaliste d’Azerbaïdjan du Sud et écrivain
Ibrahim Rashidi, écrivain et poète d’Azerbaïdjan du Sud (sorti de prison il y a trois mois)
Avec une centaine d’activistes…..

Cette simple lettre pour vous tenir au courant de la vie que mènent les hommes et femmes de plume en Iran…

Jeanne Gamonet, française, membre du Pen Club français, écrivain, linguiste et poète
Süleymanoglu, réfugié politique en France, écrivain, turcologue et poète d’Azerbaïdjan du Sud, membre du Pen-Club français
Zya Sadr, ancien professeur de l’Université Avicenne d’Hamadan, historien, écrivain et chercheur d’Azerbaïdjan du Sud, exilé en France
Massalah Razmi, exilé en France, écrivain et journaliste d’Azerbaïdjan du Sud,
Vali Gözëten exilé en Allemagne, poète et écrivain d’Azerbaïdjan du Sud.

9 Mayıs 2011 Pazartesi

Sima Didar


Paris, le 9 Mai 2011

A Monsieur le Président du Pen-Club international français

Arrestation de la poétesse, journaliste Azerbaïdjanaise du Sud Sima Didar (Simay)


Monsieur le Président,

Alors que quinze poètes, écrivains et journaliste Azerbaïdjanais du Sud incarcérés en Iran, libérés sous une lourde caution (220.000 dollars américains !), coupables d’avoir écrit dans leur langue maternelle et qui attendent leur procès, Madame Sima Didar, ancienne prisonnière politique, a été de nouveau arrêtée.

Elle avait déjà été arrêtée en 2009 avec son mari, Monsieur Alireza Farshi, et ils avaient tous deux été condamnés à un an de prison pour avoir écrit dans leur langue maternelle. Leur peine avait été rédute à six mois parce que le père de Monsieur Farshi était un martyr de la guerre Iran-Irak.

Mais quelle est donc la raison de cette nouvelle arrestation ? Madame Didar aurait-elle écrit ou proféré des insultes ou des menaces à l’égard du régime ? Aurait-elle participé à des manifestations agressives ? Absolument pas. Son crime est d’être allée rendre une visite, le 8 Mars dernier, journée de la Femme, à l’épouse du journaliste et poète Saïd Matinpour, qui purge actuellement une peine de huit ans d’emprisonnement pour avoir écrit dans sa langue maternelle : le turc azerbaïdjanais.

La police secrète a arrêté Madame Didar et confisqué ses papiers. Ils ne l’ont libérée que plusieurs heures après ; puis le 16 Avril, alors qu’elle allait rechercher ses papiers à Tabriz, elle a été de nouveau arrêtée et envoyée dans une prison de femmes incarcérées pour des motifs de droit commun. Depuis, ni son mari, ni aucun membre de sa famille n’a pu lui rendre visite.

Nous nous permettons d’attirer votre attention sur cette arrestation scandaleuse d’une poétesse.


Jeanne Gamonet
Linguiste et écrivain
Membre du Pen-Club International
Française

Süleymanoglu
Turcologue, poète
Membre du Pen-Club International
Membre de la Société Asiatique française
Azerbaïdjanais du Sud exilé en France

Ziya Sadr
Ancien professeur d l’Université de Karac
Historien, écrivain et chercheur
Azerbaïdjanais du Sud exilé en France
Mashalla Razmi
Ecrivain et journaliste
Azerbaïdjanais du Sud exilé en France

Vali Gözeten
Poète et écrivain
Azerbaïdjanais du Sud exilé en Allemagne

Nous joignons à cette lettre quelques poèmes de Madame Sima Didar traduits en
français


  

Sima Didar (Simay)


La féminité que j’ai perdue
(İtirdiyim Qadınlıq)


Je cherche entre les assiettes brisées
Entre les tasses sales
Cette honte sombre que j’ai perdue
Où l’ai-je perdue ?
Depuis quelques secondes
Depuis quelques années
Peut-être au long des temps

Je m’interroge : peut-être ne la retrouverai-je jamais
Ma féminité que j’ai perdue …


Secret
(Giz )

J’ai connu dans tes yeux
Une fenêtre de la mer
Si tu ne fermais pas les yeux
Je me noierais.

Le Vide
(Boşluq)



Mon bonheur qui résidait dans le Vide
M’a invitée à boire
Un verre d’obscurité
Et je me sens heureuse.



Ne vous prosternez pas devant les bétyles
(Bütlərə Tapmayın)


Ils ont dit: « Ne vous prosternez pas devant les bétyles!
Nous avons notre propre Dieu ! »
Ils ont cassé tous les bétyles
Cependant, ils ont enchaîné Dieu.
Et maintenant, moi,
Je cherche
Pour le bébé affamé de mes yeux
Une mère bien-aimée

Qui dois-je implorer ?
Mon Dieu à moi
Il est prisonnier
Entre quatre murs.

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