20 Şubat 2011 Pazar

A l’occasion du 21 Février, Journée Internationale de la Langue Maternelle

A Monsieur le Président du Pen Club Français


A l’occasion du 21 Février,
Journée Internationale de la Langue Maternelle
(Culturocide de l’Azerbaïdjan du Sud en Iran)

Comme vous le savez, cette journée a été déclarée officiellement par la Conférence générale de l’UNESCO en Novembre 1999. Elle est célébrée depuis 2000 pour promouvoir les quelques 7.000 langues de la planète. Cette journée constitue une opportunité de mobilisation efficace en faveur de la diversité linguistique et du multilinguisme.

Après 1.000 ans, pendant lesquels les Turcs Azerbaïdjanais ont gouverné l’Iran, en 1925 Riza Khan arriva au pouvoir avec l’aide des Anglais (grâce à un coup d’Etat), et de cette date jusqu’à nos jours, une ethnie minoritaire appelée «perse», a officiellement interdit toutes les langues non persanes : turc, turkmène, arabe, beloutche, kurde, louri etc, en «Iran» aux niveaux de l’éducation, de l’information, de l’administration, de la culture. Mais, depuis cette date là, jamais un intellectuel, un écrivain, un journaliste, un défendeur des Droit de l’Homme perse n’a pris position contre cette discrimination qui est un véritable culturocide. Ce n’est pas là le pire: les écrivains, les intellectuels, les journalistes perses étaient souvent plus racistes, plus «aryanistes», que le régime lui-même, et cela jusqu’à nos jours.

C’étaient des écrivains et intellectuels perses qui proposaient l’instauration de camps de détention en arrachant les enfants turcs et arabes d’Iran à leurs familles pour les «persisers». Ce projet pernicieux n’a pas encore été réalisé pratiquement mais il a été remplacé par une vaste politique d’assimilation qui ne dit pas son nom (surtout à l’école, relayée par les media).  Le régime perso-islamique au pouvoir aujourd’hui basé sur un Islam shiite et aryaniste, et les intellectuels perses «opposants» à ce régime eux-mêmes aussi, qui parlent sans cesse de démocratie et des Droits de l’Homme soutiennent activement cette politique de discrimination. Par exemple, en tant qu’«intellectuelle et avocate perse», Madame Shirin Ibadi, lauréate du Prix Nobel de la paix, ne s’est jamais élevée jusqu’à présent contre l’apartheid et *LE culturocide perses en Iran.

En outre, les Perses sont-ils vraiment la majorité en Iran comme ils le prétendent? Nous savons bien que, depuis 1925 il n’y pas eu de statistiques ethniques en Iran, seulement religieuses. Mais en 1950, le gouvernement du colonel Razmara effectua une statistique officielle sur base ethnique révélant que 40% des habitants de l’Iran étaient des Turcs et que les autres étaient des Perses, Louris, Kurdes, Beloutches, Arabes, etc. Or, depuis cette date, en Iran, il n’y eut jamais de statistiques ethniques!
Comment le régime perse, qui a absorbé les peuples non perses, -notamment plus de 30 millions de personnes de l’Azerbaïdjan du Sud-, peut-il mentir - suivi par les Occidentaux mal informés, au point d’appeler le peuple turc d’Azerbaïdjan du Sud «minorité» ?
Les peuples non perses d’Iran, et particulièrement les Turcs d’Azerbaïdjanais du Sud, se sont révoltés plusieurs fois contre cette discrimination, inaugurée en 1925 par le régime de perse qui dure encore. Ils avaient établi leur propre Gouvernement National en 1944-1945, dont la langue turque était la langue officielle, qui ne dura qu’un an, et fut réprimé dans un bain de sang, par le régime de Mohammed Riza Pehlevi avec l’aide des Etats-Unis au prix de 25.000 morts et 35.000 exils et en brûlant les livres turcs sur les places publiques (spécialement les livres d’école). Depuis, les Azerbaïdjanais du Sud, considèrent leur pays comme un territoire occupé par les Perses.

Après la révolution de 1979, dont les Azerbaïdjanais étaient les pionniers, ceux-ci réclamèrent leur droit naturel à étudier dans leur langue maternelle, ce qui leur fut refusé sans appel. Mais le mouvement de réclamation pour la langue maternelle ne s’est jamais arrêté. A chaque occasion, les Azerbaïdjanais du Sud faisaient valoir leur droit à leur langue.

En 1980-81, les Azerbaïdjanais du Sud, révoltés par cette politique d’apartheid, réclamèrent à nouveau leur droit à étudier dans leur langue maternelle. Ce mouvement fut réprimé avec férocité.
Mais après l’indépendance de l’Azerbaïdjan du Nord en 1991, le mouvement du Sud s’est affermi, répandu, prenant une immense ampleur (l’Azerbaïdjan fut coupé en deux en 1828. La capitale du Nord est Bakou, du Sud est Tabriz).

Les 22 et 23 Mai 2006, le quotidien officiel d’Etat appelé «Iran», a injurié les Turcs de façon honteuse en les appelant des «cafards». Dans ce journal, un supplément destiné aux enfants, présentait les Turcs comme des insectes sales et nuisibles, et un caricaturiste a même été récompensé grâce à la diaspora perse aux Etats-Unis par l’organisation internationale des caricaturistes dont le siège est aux Etats-Unis «pour son courage». Quelle honte ! En les insultant de la sorte, plus encore, ses dessins entraînaient les petits Iraniens perses à considérer les Turcs comme des bestioles répugnantes à exterminer.

Alors se dressèrent d’immenses manifestations populaires contre ce journal d’Etat en Azerbaïdjan du Sud et à Téhéran, où vivent cinq millions de Turcs selon les estimations de l’Etat.
Le 22 Mai, il ne s’agissait que de manifestations pacifiques, mais le 23 à Tabriz (la capitale), Urmu et à Khyav, le couvre-feu fut imposé, la police spéciale des «gardiens de la Révolution» se lança à la poursuite des manifestants : cette répression se solda par une dizaine de morts, une centaines de blessés, et des centaines d’arrestations.

Depuis, l’Azerbaïdjan du Sud est devenu une véritable caserne, remplie de forces spéciales : les «pastaran», et en souvenir de cet évènement, chaque année, le 22 Mai, les Azerbaïdjanais, activistes et intellectuels suivis par des foules de simples citoyens, défilent pacifiquement pour commémorer les évènements de 2006.
Et chaque mois d’avril débute une grande vague d’arrestations destinées à empêcher ces manifestations de mémoire dont les premières victimes sont les intellectuels, journalistes et écrivains comme Akbar Azad, maître de la langue et de la littérature azerbaïdjanaise qui s’est fait arrêter en 2010 pour la sixième fois, et Said Matinpour, journaliste, condamné à 8 ans de prison, ainsi que des dizaines d’écrivains, poètes, journalistes et activistes -souvent avec leur famille- pour avoir commis le crime de défendre leur langue, d’écrire dans leur langue maternelle.

Où s’est donc enfui le respect de la parole, transmis par les Sumériens, première civilisation du monde, pour lesquels la parole était sacrée et divine ?
Dans un pays où toutes les langues non persanes sont interdites, on torture, on enprisonne ceux qui écrivent dans leur langue maternelle, et qui n’ont même pas droit de commémorer la Journée Internationale de la Langue Maternelle. Quant aux pays Occidentaux ils ne se sont jamais élevés contre ce culturocide et la persécution des langues maternelles non persanes en Iran.

Amis de tous pays, qui avez des yeux pour voir, sachez que les Azerbaïdjanais du Sud et tous les peuples non perses en Iran, souffrent depuis longtemps non seulement dans leur corps, mais surtout dans leur langue qui a toujours été le premier symbole de l’identité d’un peuple.

Sachez bien qu’«une culture de paix ne peut se construire que dans un espace où tout le monde a le droit d’utiliser sa langue maternelle pleinement et librement dans toutes les différentes circonstances de la vie, et nous savons tous que les langues constituent les instrument les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et spirituel».

Que vive toujours la langue de nos ancêtres qui nous ont transmis leurs valeurs et leur pensée!


Un groupe Azerbaïdjanais du Sud exilés en Allemagne et en France

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