17 Eylül 2010 Cuma

İbrahim Raşidi (Savalan) ilə Seyid Heyder Bayat´dan çevirilər


İbrahim Raşidi (Savalan)

Ces deux poèmes de M. Savalan, poète d’Azerbaïdjan du Sud, que vous allez lire, ont été écrits en prison.


DANS LES YEUX DE MA PATRIE
(Ölkəmin Gözündə)

Je m’éloigne du rivage de la mer
Au loin
Tout nu, me promenant de mer en mer
En me baignant encore et encore dans les rivières
Adieu, la Terre !
Au dessus de ma tête le ciel de ma patrie
Tout bleu
J’ai nagé dans les paupières des yeux de ma patrie
Tout bleus
Les pierres de la mer sont bleues
Autant que mes yeux peuvent les apercevoir
Mais sur le visage du ciel j’aperçois le point lumineux du soleil
Et moi, dans les yeux de ma patrie,
Je ne suis pas le Ciel
Je suis heureux de ne pas être le Ciel!

La Terre est devenue jalouse du Ciel
Elle veut le faire s’écrouler sous ses pieds
Un jour le Ciel va s’effondrer.


JE T’AVAIS DEMANDÉ UNE PHOTO
(Səndən Bir Şəkil Diləmişdim)

Moi j’ai l’habitude de cueillir ce que j’aime comme on cueille une grappe de raisin

Tresse une corde qui pende dans votre jardin, ma bien-aimée,
Chaque matin, avant que ne se dissipe l’obscurité
Pends les lettres que tu as écrites, sensuelles,
Je viendrai les cueillir
N’envoie plus de lettres à la prison
Le khazi va les lire
Et chacun de tes mots sensuels deviendraient des bâtons
Pour l’instant laisse ces mots
O ma bien-aimée

Je t’avais demandé une photo
Tu m’avais dit « comment la désires-tu?»
Tu le sais très bien, mieux que moi
Ne me pose pas la question
-Mais- tes yeux ne doivent pas se remplir de larmes
Ne prends pas de roses dans ta main
Si tu le veux, disperse tes cheveux bouclés
Sur tes épaules,
Si tu préfères, tu peux les déployer sur ton visage
Ou alors natte-les
Mais ne t’assieds pas jambes croisées entre les fleurs
Ne t’assieds pas sur le divan dans la chambre

Ne te fâche pas, ma bien-aimée,

Regarde ce que j’aime derrière les barreaux de fer
Et prends ces barreaux dans tes bras
De suorie en sourie.



Seyid Heyder Bayat

CE PAYS
(Bu Ölkə)

Je sais bien que ta taille n’est pas assez grande pour que tu puisses me prendre dans tes bras
Tu n’es pas assez grande:
Les cordes avec lesquelles on pend dans ce pays sont trop longues

Elles ont été faites pour pendre tellement haut!
Lors de notre toute dernière entrevue
Tu n’auras pas pu me serrer dans tes bras
Car ta taille n’est pas assez haute


APRES LA GUERRE
(Savaş Sonrası)

Si c’est toi qui panses mes blessures,
La guerre ne me paraîtra pas si difficile

Mais je ne suis pas certain
Qu’après avoir gagné cette guerre,
Nous serons enfin joyeux.



ORNEMENT
(Bəzək)

L’étoile, c’était quelques mots
Je l’ai retrouvée dans une chanson ancienne
Mes nuits, disait ma mère, ne seront pas privées d’ornement
Car elle avait caché une étoile
Dans les chansons


LA FOI DE LA COLOMBE
(Göyərçin İnamı)

Le pigeon voyageur porteur de mes mots
Il savait bien
Que le printemps ne reviendrait pas vers moi


PERCEVOIR LE CORBEAU
(Qarğanı Duymaq)

La théosophie était arrivée à son terme
Le corbeau prenait son envol
Il fait tomber une crotte sur l’Asfar*
Dans une rivière plus malicieuse que le village de Kehek*
Il n’a regardé ni Balkh*
Ni Suhraward*
Il a croassé

Les pierres n’ont pas dit un mot
Ni les cavernes
Pourtant elles ont bien entendu
Moi aussi
Je me suis longuement demandé:
« Que disait-il, le corbeau? »

La pierre était la pierre
Et la caverne la caverne
Mais moi, je n’étais pas moi-même
Dans mes sentiments maquillés

Quand j’ai trouvé ta place vide
Mes sentiments souffraient
D’entendre le corbeau.


*Asfar : le fameux livre écrit en arabe par le théosophe iranien shi’ite Mulla Sadra Shirazi (mort en 1640) .

*Kehek : petit village près de Qom où était exilé Mulla Sadra Shirazi.

*Balkh : Ville natale du célèbre mystique turco-musulman Djelal aldin Mevlana Roumi (né en 1207, mort en 1273)

*Suhrawrad : ville natale (près de Zandjan) du célèbre théosophe azerbaïdjanais du Sud Shahab aldin Yahya Suhrawardi (dit « le Martyr » 1155- 1191), fondateur de la « Théosophie Orientale » qui avait été assassiné à Alep tout jeune, soupçonné d’hérésie.

Traduit du Turc azerbaïdjanais par
Jeanne Gamonet
Süleymanoğlu
Vali Gözətən

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